Bilan des autorisations et des ouvertures de chantier 2023/2024
Entre juin 2023 et mai 2024, le secteur de la construction en France a connu une baisse notable dans le nombre de logements autorisés et commencés, marquant un ralentissement significatif par rapport aux périodes précédentes. Selon les données brutes issues du système Sit@del2 géré par le Service de la Donnée et des Études Statistiques (SDES), 353 800 logements ont été autorisés à la construction, représentant une diminution de 15,5 % par rapport à l’année précédente. De même, 280 100 logements ont été mis en chantier, soit une chute de 21,5 %.
Cette tendance négative reflète une contraction persistante de l’activité dans le secteur résidentiel, qui n’avait pas atteint de tels niveaux bas depuis 2000. En effet, le nombre de logements autorisés est inférieur de 23 % et celui des logements commencés de 28 % par rapport à la période pré-crise sanitaire de mars 2019 à février 2020.
Focus sur les logements individuels 2023/2024
La diminution des autorisations pour les logements individuels est particulièrement prononcée, avec 127 100 unités autorisées dans cette catégorie, en baisse de 18,4 % par rapport à l’année précédente. Les logements individuels purs ont subi une réduction de 23,6 %, tandis que les logements individuels groupés ont enregistré une baisse plus modérée de 6,0 %. Ces chiffres sont les plus bas enregistrés depuis le début des mesures en 2000.
Concernant les ouvertures de chantier, le segment des logements individuels suit également une trajectoire négative avec 113 100 logements commencés, en recul de 25,5 %. La réduction est encore plus marquée pour les logements individuels purs avec une baisse de 31,0 %, contre seulement 7,4 % pour les logements individuels groupés.
Les logements collectifs sous pression 2023/2024
Dans le segment des logements collectifs ou en résidence, les autorisations et les mises en chantier ont également enregistré des baisses notables. Les autorisations pour les logements collectifs s’établissent à 226 700 unités, soit une diminution de 13,8 % par rapport à l’année antérieure et de 17 % par rapport à la période pré-crise. Les autorisations pour les logements collectifs ordinaires ont chuté de 15,2 %, alors que celles pour les logements en résidence ont baissé de 7,8 %.
Les mises en chantier de logements collectifs ou en résidence sont aussi en baisse, atteignant 167 000 unités commencées, soit un recul de 18,6 %. Les logements collectifs ordinaires ont connu une réduction plus importante de 21,4 %, par rapport à une baisse plus modérée de 5,5 % pour les logements en résidence.
Perspectives économiques et facteurs influençant le marché 2023/2024
Ce ralentissement du marché du logement en France peut être attribué à plusieurs facteurs économiques et réglementaires. La hausse des coûts de construction, exacerbée par l’augmentation des prix des matériaux et de la main-d’œuvre, a sans doute joué un rôle clé. De plus, les conditions de financement plus strictes et l’incertitude économique générale ont probablement dissuadé tant les promoteurs que les acheteurs.
Face à ce contexte, les pouvoirs publics pourraient envisager des mesures pour stimuler le secteur, telles que des incitations fiscales pour les nouveaux projets ou des assouplissements réglementaires pour accélérer les procédures d’autorisation. Il est crucial que ces initiatives soient mises en place pour soutenir une reprise durable du marché du logement, essentielle pour répondre aux besoins résidentiels de la population et stimuler l’économie nationale.
L’année écoulée a été marquée par un net recul de l’activité dans le secteur du logement en France, touchant à la fois les logements individuels et collectifs. Cette tendance souligne la nécessité d’une réflexion approfondie sur les politiques de logement et les facteurs économiques qui influencent le marché. Seule une approche équilibrée permettra de relancer efficacement le secteur et de répondre aux défis de l’habitat en France.